CONTEMPLATION DU COQUELICOT

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Dès que mon regard se pose sur ta délicate corolle rouge bercée par la brise, je me revois, petite fille, sautillant dans les champs pour te cueillir et te rassembler en un joyeux bouquet rouge vif.

 

J'aimais écraser entre mes doigts tes boutons non encore éclos pour en libérer les pétales fripés, et sentir au creux de mes mains toutes tâchées, l'odeur douceâtre que tu y avais déposée.

 

Je te contemple, aujourd'hui encore. Tu me fascines. Malgré la tentation, je ne te cueillerai plus. Je préfère te laisser danser dans les prairies, au beau milieu des blés, pousser au détour d'une racine d'arbre, d'un buisson ou d'un terrain en friche, en pleine ville.

 

Tu avais disparu, victime des traitements chimiques mortifères : un outrage à ta beauté subtile, empreinte de profonde légèreté et de sérieuse insouciance.

 

Mais la vie demeure toujours, elle se fraye un chemin sinueux à travers les épreuves. L'usage des pesticides recule dans les villes et tu réapparais, depuis peu. Un virus se répand à l'échelle planétaire, mettant à l'arrêt 3 milliards d'hommes, et tu réapparais : pas de tonte, juste des herbes folles, folles de joie, qui poussent et qui poussent jusqu'au ciel.

 

Tu es là, rouge et chaud, enveloppé d'une paisible tranquillité, battant la cadence du vent. Mon coeur se réjouit. Comme toi, il ouvre ses pétales et de son sang irrigue mes veines et mes organes, pour y distiller l'amour inconditionnel et la compassion, jusqu'à tous les êtres sensibles.

 

Véritable joyau, tu te fonds dans le soleil couchant de Padma. Je te dis merci. Je t'aime.

 

©Clara ANDRÉ, 15 mai 2020

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