TISSAGE MÉDITATIF AU COEUR DU MANDALA DES CINQ DAKINIS DE SAGESSE

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Mandala personnel, achevé le 12 avril 2020, jour de Pâques

Dehors, le vent caresse les feuillages verts du printemps. Ma peau frissonne. Ma moëlle épinière aussi. Je retourne au souffle primordial, celui qui soutient la vie : inspiration suprême des jours avant les jours, des nuits avant les nuits, des mondes avant le monde, dans l'espace infini du non-commencement. Je me laisse toucher par l'air murmuré de l'incréé aux fins fils d'or, source de toute manifestation dans l'univers.

 

La lumière verte de la Dakini Karma nourrit une à une les alvéoles de mes poumons. J'inspire la sagesse tout-accomplissante et déploie ma cage thoracique qui libère le colibri intérieur aux ailes frémissantes. Par sa célérité et sa persévérance, il éteint, une goutte arc-en-ciel après l'autre et en chantant SHUDDE SHUDDE, le sombre brasier de la cupidité orgueilleuse de Ratna et de la concupiscence de Padma.

 

Le poumon vert de la planète est en moi. Je le laisse se dissoudre dans l'espace-temps de l'anthropOBSCÈNE, pour y semer une graine de métamorphose. Je navigue et je tangue au milieu des remous. Tout se reflète et joue, à l'intérieur comme à l'extérieur : ballet déroutant de l'ombre et de la lumière qui glissent et se faufilent, se dissimulent et se dévoilent, entre tension et détente, oppression et libération. Interdépendance.

 

Les symboles exsudent et perlent sur mon front :

- de l'Amazone, fleuve des origines premières, abondant, généreux et prospère, arrosant l'immense forêt primordiale, aujourd'hui tous deux dévastés, défigurés, méprisés, dénaturés, dans leurs racines profondes...au groupe Amazon, qui noie et pollue le monde de son hégémonie sans limite autant qu'il avilit l'être humain ; 

- d'un CORONAVIRUS qui réverbère l'urgence de quitter l'état de SURVIE dans lequel nous sommes, si nous voulons sauver notre COURONNE...à la résurgence de notre souveraineté digne et juste incarnée dans le féminin sacré ;

- des marées noires qui déversent leur bile visqueuse et nous engluent dans les CRACHATS de la mélancolie suffocante...à la lumière blanche et crue qui transperce notre CHAKRA coronal, siège du Rlung, le vent qui soutient la vie...

 

J'entre dans une TRANSE-EN-DANSE... Khandro, Khandro, Khandro... BAM, HA, RI, NI, SA... Chacune de mes cellules vibre à l'UNI-SON. Mon métronome intérieur orchestre et harmonise la cadence au départ confuse.

 

La nuit est calme dans ses profondeurs tandis que la surface s'agite sans vacarme. La tempête froide et bleue de Vajra s'amenuise en douces vaguelettes dans le sage miroir de l'eau. Le bindu de la lune pleine et ronde érige la lumière transformatrice de sa sélène sérénité. Elle inonde mon UN-TERRE-RIEUR, peuplé d'obscure et espiègle clarté qui se meut avec aisance dans les méandres du SOI.

 

Je me connecte à la Terre nourricière. Tara, la mère universelle aux vertus médicinales, me porte. Et je reviens dans le giron de la base de l'être où, en un temps hors du temps, tous reliés, nous nous A-CORPS-D'ÂME dans la Totalité complète de la conscience suprême.

 

"Dieu est la sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part." 

Livre des XXIV Philosophes

 

©Clara ANDRÉ, 18 mai 2020

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